Condition physique

CAHIER TECHNIQUE TAI-JITSU DO (4)

par D. DUBOIS 8ème Dan, DESJEPS, BEES 2

 

PREAMBULE

 Etre en bonne santé, être en bonne condition, se sentir « bien dans sa peau »…sont autant d’expressions qui ont des significations différentes et qui demandent une approche physiologique et psychologique. Se sentir « bien dans sa peau » n’est pas nécessairement un indice de bonne condition physique ou de santé.

Certes l’individu obèse a moins de chance de se sentir bien que l’athlète, mais cette notion est surtout liée à l’acceptation de soi. Acceptation toute psychologique d’ailleurs qui permet à un individu de faire l’adéquation entre son enveloppe charnelle, ses aspirations mentales ou affectives et les « modèles » que la société distille par médias interposés.

C’est somme toute un EQUILIBRE PERSONNEL à acquérir visant à nous permettre de mieux résister aux aléas de la vie courante, physiquement et moralement.

 

QU’EST-CE QU’UNE CONDITION PHYSIQUE ?

 C’est un ETAT VARIABLE : on peut l’améliorer mais en cas d’inactivité, elle régresse et s’il n’est pas nécessaire de l’améliorer sans cesse il est nécessaire de l’entretenir.

Il semble qu’on puisse la considérer comme le reflet de la capacité individuelle d’adaptation aux différentes sollicitations de l’environnement. De ce fait, à côté du bien-être évident qu’elle procure elle peut être considérée comme un facteur de sécurité, un réservoir d’énergie qui permet d’accomplir selon notre volonté les activités quotidiennes, professionnelles, domestiques et de loisir, sans accumuler de fatigue. Un certain nombre de facteurs vont intervenir pour modifier l’état de la condition physique :

  1.  L’OXYGENATION convenable de notre organisme, de nos territoires musculaire sans oublier le principal, le myocarde (le cœur).
  2.  NOTRE POIDS : des réserves inutiles alourdissantes  souvent notamment chez les sédentaires ;
  3.  LA QUALITE DE NOS MUSCLES : leur force et leur endurance.
  4.  NOTRE SOUPLESSE : amplitude articulaire et postures correctes.
  5.  NOTRE CAPACITE DE DECONTRACTION qui représente un facteur déterminant pour toute activité physique.

 

 COMMENT L’EVALUER ?

 1/ En testant :

  •  Notre CAPACITE à l’effort prolongé
  • Notre POIDS corporel
  • Notre FORCE et notre ENDURANCE musculaire
  • Notre SOUPLESSE générale ou spécifique
  • Notre CAPACITE de maîtrise et de décontraction

2/ Par des tests appropriés :

Avant d’entreprendre les évaluations, il est recommandé aux élèves de ne pas vouloir établir un « exploit sportif »,surtout en début d’année sportive ou avec des pratiquants sédentaires et fera l’objet d’une attention toute particulière. Sachant que, comme le règlement sportif l’oblige, le professeur sera en possession de tous les certificats médicaux « de pratique à un Art Martial » délivrés par un médecin (si possible « du sport », qui aura, lui aussi, au moins fait exécuter 1 test de récupération à son patient) le couvrant légalement, ainsi que son club.

 Un certain nombre de TESTS D’EVALUATION, existent nous prendrons un exemple parmi ceux-ci. Par ailleurs, il est intéressant de pratiquer ces tests en début de saison afin de pouvoir orienter, en fonction des individus, les exercices d’échauffement appropriés mais aussi en fin de saison sportive pour évaluer les progrès réalisés.

 3/ Un exemple : TEST D’ENDURANCE MUSCULAIRE

  • EPREUVE : Nombre d’abdominaux réalisés en 1 minute
  • SUPPORTS NECESSAIRES : Le tatami, un partenaire, une fiche d’évaluation, un chronomètre
  • PREPARATION : Ce test ne nécessite ni apprentissage ni échauffement préalable
  • DESCRIPTION DE L’EPREUVE :
    • L’évalué se met à plat dos sur le sol, les mains derrière la tête, les coudes écartés, les membres inférieurs fléchis à environ 90°.
    • Le partenaire, en position agenouillée, lui maintient les pieds à plat au sol et lui bloque les genoux (creux poplités) avec ses 2 mains.
    • Au signal le sujet exécute le maximum de flexions et extensions du tronc en 1 minute chronométrée.
    • Il doit toucher à chaque fois ses genoux avec ses coudes et redescendre à plat dos.
    • Le partenaire comptera le nombre de flexions et ira le positionner sur la grille d’évaluation, qui tient compte du sexe et  de l’âge de l’évalué.
    • Les rôles seront ensuite inversés.

CONCEPTIONS GENERALES DE L’ENTRAINEMENT

 Une discipline sportive quelconque fait appel à chacune des 4 capacités qui sont :

  • la force
  • la vitesse
  • la résistance
  • l'endurance

 L’entraînement d’une pratique exclusive développe en priorité qu’une seule, voire deux qualités principales au détriment d’une ou plusieurs autres qui apparaissent secondaires. Un entraînement adapté est indispensable pour développer de façon optimale chacune des qualités nécessaires et élargir ainsi les moyens physiques.

Pour tout entraînement, l’enseignant devra établir un plan de travail à court et moyen terme qui devra tenir compte des exigences de la spécialité (qualités physiques requises), mais aussi des défauts, des points forts et des points faibles de chaque pratiquant formant le groupe. Cet entraînement devra aussi inclure les préparations psychologiques, techniques, tactiques et même intellectuelles de la discipline considéré

 

PLAN D’UN ENTRAINEMENT TYPE

L'échauffement a pour but de préparer le sportif à affronter dans les meilleures conditions les efforts liés à un entraînement et concernera deux aspects différents :

  • La Préparation physiologique par la sollicitation de l’appareil cardio-pulmonaire, afin que l’irrigation des muscles soit dès le début la meilleure possible et la sollicitation de l’appareil neuro-musculaire et articulaire de façon à ce que les circuits nerveux soient les plus efficaces possibles et que les mouvements se fassent avec le maximum d’amplitude
  • La préparation psychologique qui s’avère aussi importante si ce n’est plus dans le cas de compétition.
  • Il doit être :
    • adapté et préparer à des efforts bien particuliers et conduit en conséquence
    • long car trop hâtif il entraînerait un engorgement musculaire (jambes « lourdes », jambes « coupées »…) et à une sensation d’étouffement.
    • progressif ; d’abord lente, l’intensité croîtra de plus en plus pour atteindre un rythme soutenu. Le sportif sent de lui-même quand il est « chaud » (ne pas confondre néanmoins la chaleur superficielle et l’échauffement en profondeur), c’est à dire quand il se sent à l’aise et qu’il a envie d’accélérer l’allure. Suivant les individus un rythme cardiaque compris entre 90 et 120 indique que le sujet est prêt .

 L'entrainement en lui-même ou cours technique.

L’enseignant ne se bornera pas à suivre systématiquement son programme mais essayera d’adapter son cours à l’ensemble de ses élèves tout en s’attachant à respecter la progression défini à l’avance.

La TECHNIQUE, la PEDAGOGIE et une AUTORITE consentie sont des éléments indispensables à l’enseignant pour assurer parfaitement sa fonction.

 Le retour au calme.

Partie indispensable et bien trop souvent négligée (horaire, retard , oubli…) qui fera bénéficier aux élèves des bienfaits de l’entraînement dans le temps.

Cinq à six minutes suffisent pour préparer un retour vers les activités corporelles ordinaires par des séries d’étirement, d’oxygénation et si possible de relaxation physique et psychologique.

Le professeur profitera de ces quelques instants de calme et de silence pour donner les informations nécessaires sur la bonne marche du club (cotisation, synthèse des objectifs du cours, les stages…), pour préciser certains points de règlement (salut, ceinture, pliage du kimono…) et confirmer la nécessité de prendre « la douche réparatrice » dans les meilleurs délais.

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